La Fondation combat les idées reçues sur le dépistage du cancer du sein.

Vous trouverez ci-dessous une réponse aux idées fausses les plus répandues. Disposer d'une information accessible et correcte permet à chaque femme de faire ses choix en matière de prévention en toute connaissance de cause.


FAUX -  Le dépistage n'empêche pas l'apparition d'un cancer; son but est de le découvrir très tôt, à un moment où aucun symptôme ne se manifeste encore : ni douleur, ni boule, ni autre alerte.  

Le dépistage du cancer du sein repose actuellement sur la mammographie. Cet examen est une technique de radiographie permettant de détecter des anomalies qui sont parfois le signe d'un cancer.

Le diagnostic précoce permet de mettre un traitement en place rapidement. Il change ainsi, le cours naturel de la maladie et en améliore le pronostic.

Au tout début, le cancer est une maladie le plus souvent localisée ; il est souvent possible de proposer un traitement moins lourd qui sera malgré tout suffisant et efficace. Cela signifie que la femme aura une qualité de vie mieux préservée et moins d'effets secondaires.

FAUX - La régularité dans la pratique de la mammographie est essentielle à son efficacité. En effet, l'objectif du dépistage est de dépister la maladie le plus précocement possible. Une maladie absente il y a quelques années peut s'être développée depuis le dernier examen.

Après 50 ans, la grande majorité des cancers du sein se développent suffisamment lentement pour permettre une détection à un stade précoce de leur évolution si l'examen est répété tous les deux ans.

Si on fait l'examen moins souvent, un cancer a plus de temps pour évoluer et le risque de le dépister à un stade avancé augmente.


FAUX - Même si le risque d'être atteinte de cancer du sein est plus important pour certaines femmes, aucune n'est à l'abri. Le dépistage est donc recommandé pour toutes les femmes dès 50 ans.

Le cancer du sein est une maladie multifactorielle. Cela signifie que plusieurs facteurs influent sur le risque de sa survenue. On connaît un certain nombre de facteurs de risque du cancer du sein même s'il existe encore aujourd'hui des incertitudes quant à l'implication et au poids de plusieurs de ces facteurs. Une personne qui possède un ou plusieurs facteurs de risque peut ne jamais développer de cancer. Inversement, il est possible qu'une personne n'ayant aucun facteur de risque soit atteinte de ce cancer.

Les principaux facteurs de risque du cancer du sein sont des facteurs sur lesquels on ne peut pas avoir d'influence :

  • Sexe 
    Le principal facteur de risque est le sexe féminin. Les hommes ne sont pas à l'abri d'un cancer du sein, mais cette maladie est très rare chez eux. D'après les statistiques, le cancer du sein touche 30 à 40 hommes par année en Suisse.
  • Âge 
    Le risque augmente avec l'âge. Quatre patientes sur cinq ont plus de 50 ans au moment du diagnostic. Mais le cancer du sein peut également toucher des femmes jeunes.
  • Histoire familiale et hérédité
    Les femmes dont la mère, la sœur ou la fille souffre ou a souffert d'un cancer du sein présentent un risque nettement plus élevé de développer elles aussi une tumeur mammaire. Environ 5 à 10 % des cancers du sein sont liés à des prédispositions héréditaires.

D'autres facteurs ont également été identifiés :

  • Des antécédents de certaines pathologies du sein comme l’hyperplasie canalaire ou une néoplasie lobulaire
  • L’âge précoce des premières règles ou tardif de la ménopause
  • La consommation d'alcool, le tabac et le surpoids.

A l’inverse, des grossesses avant trente ans et l’allaitement (au moins un an au cours de la vie) diminuent légèrement le risque.
 


FAUX - La fréquence du cancer du sein augmente avec l'âge et ce jusqu’à l’âge de 70 ans environ qui représente un pic de fréquence. Même si le nombre de nouveaux cas diminue un peu après 70 ans, la fréquence reste élevée.

Les recommandations sont donc de pratiquer un dépistage tous les deux ans entre 50 et 74 ans. Le dépistage doit ensuite continuer d’être discuté avec son médecin traitant ; celui-ci conseillera sa patiente en fonction de son état de santé global.

En Suisse, près de 20% des cas de cancers du sein concernent des femmes âgées de plus de 74 ans.


FAUX - Le dépistage est recommandé pour toutes les femmes dès 50 ans ; des prothèses n'augmentent ni ne diminuent le risque de développer un cancer du sein.

Si vous portez des prothèses mammaires, il est possible de faire une mammographie de dépistage. Il faut toutefois en informer le radiologue ou la technicienne en radiologie. Les prothèses apparaissent à la mammographie comme une zone blanche opaque ; de ce fait, elles masquent une partie du sein. Dans certains cas la technicienne en radiologie peut "pousser" la prothèse pour améliorer la visibilité de la glande mammaire.

Quoi qu'il en soit la mammographie n'est ainsi pas suffisante pour exclure une anomalie ou un cancer, raison pour laquelle il vous sera recommandé de réaliser une échographie complémentaire, même si aucune anomalie n'est vue à la mammographie.
 


Nous sommes exposés quotidiennement aux radiations naturelles et notre organisme peut donc absorber une certaine quantité de radiations avant qu'il n'y ait une augmentation du risque de développer un cancer. Cependant, une exposition répétée à des rayons X peut entraîner, dans de rares cas, l'apparition d'un cancer. Ces cancers sont dits "radio-induits".

Comme toute radiographie, la mammographie (4 clichés) expose à des rayons X. Mais pour la mammographie, la dose de radiation émise est très faible : elle est estimée équivalente à environ deux mois d'irradiation naturelle. De plus, dans la tranche d'âge du dépistage organisé, la densité des seins diminue et les doses de rayons nécessaires à la mammographie sont plus faibles.

Par ailleurs, grâce à l'évolution des technologies, les installations de mammographie émettent des doses de radiation toujours plus faibles. Ces appareils sont soumis à des contrôles réguliers imposés par la réglementation fédérale.
 

En savoir plus : "L’imagerie médicale par rayons X - Des réponses à vos questions", HUG, 2021

FAUX - L'autopalpation n'est pas une méthode de dépistage du cancer du sein : les études scientifiques ne montrent pas de baisse de la mortalité liée à sa pratique régulière contrairement au dépistage par mammographie entre 50 ans et 74 ans.

En effet, le but du dépistage est de changer l'histoire naturelle de la maladie et d'en faire diminuer la mortalité grâce à la découverte très précoce du cancer - AVANT que ne se manifeste symptôme ou signe clinique que l'on pourrait constater par l'autopalpation.

Cela étant, il est aussi important pour chaque femme de rester attentive à tout changement pouvant survenir au niveau de ses seins (écoulement, bosse, rougeur, changement de la peau ou du mamelon) par l'observation visuelle et l'autopalpation. En dehors de tout symptôme, la consultation régulière chez son médecin ou gynécologue est recommandée. Pour les femmes de plus de 50 ans, la surveillance reste indiquée, car un cancer peut parfois se développer dans l'intervalle entre deux dépistages par mammographie.  

 

Lors de la mammographie, il est nécessaire de comprimer les seins entre deux plaques pour obtenir une image de qualité. Cette compression ne dure que quelques secondes et elle est répétée deux fois. Cette compression permet:

  • de diminuer la superposition des tissus pour faciliter l'interprétation des images,
  • d'augmenter le contraste et la netteté de l'image,
  • de diminuer la dose de rayonnement nécessaire.

Ce moment peut être ressenti comme inconfortable, mais cela ne dure pas.

Pour les femmes qui sont encore réglées, il est recommandé de fixer le rendez-vous dans les jours qui suivent le début des règles, lorsque les seins sont moins sensibles.
 

 

FAUX - Vous pouvez choisir votre centre de radiologie parmi une liste d'instituts de radiologie agréés. 

L'agrément vous donne l'assurance d'être reçue par des techniciens formés à la pratique de la mammographie de dépistage et de voir vos examens traités par des professionnels qui respectent les exigences de formation et de nombre de mammographies lues annuellement. Un contrôle et un audit annuels des appareils de radiologie sont également exigés pour obtenir l'agrément pour le dépistage organisé. Un programme de dépistage organisé du cancer du sein bénéficie en effet d'une démarche d'assurance qualité.

A Genève, la Fondation invite les femmes de 50 à 74 ans, tous les 2 ans, à effectuer une mammographie de dépistage dont la qualité est contrôlée et qui est remboursée à 90% par l'assurance maladie, hors franchise.

Si vous êtes domiciliée à Genève, vous recevez donc par courrier, tous les deux ans, de 50 à 74 ans, une invitation, à effectuer une mammographie de dépistage.

Le courrier d’invitation contient

  • Une lettre d'invitation
  • La brochure La Mammographie de dépistage
  • Une liste d'instituts de radiologie agréés parmi lesquels vous pouvez choisir celui qui vous convient.
 

FAUX - Dans le canton de Genève, lorsque la mammographie de dépistage est effectuée dans le cadre du programme organisé, elle est remboursée à 90% par les caisses d'assurance-maladie hors franchise (décision du Conseil fédéral du 11.12.2000).

  • Votre participation financière est de 19,70 CHF, ce qui correspond aux 10% de quote-part du montant de l'examen. Votre caisse maladie prend en charge 90% du montant et la franchise ne s'applique pas.
     
  • Si vous bénéficiez d'un subside de l'assurance maladie, la Fondation vous rembourse ces 10% sur présentation d'une attestation de subside.
     
  • Si vous êtes affiliée à une assurance internationale, vous devez payer l'intégralité de la facture (197.15 CHF), puis faire les démarches pour obtenir le remboursement auprès de votre assurance.
  • Il est toujours possible d'effectuer un dépistage pris en charge financièrement. Pour plus d'information, contactez la Fondation en téléphonant au 022 320 28 28.

Si les images de la mammographie montrent une anomalie, il vous sera recommandé de réaliser des examens complémentaires. Ceux-ci sont des examens diagnostiques et sont pris en charge par l'assurance de base, dans le cadre de votre franchise.
 

 

FAUX - Quand la mammographie de dépistage montre une image douteuse, il s'agit, dans 9 cas sur 10, d'une anomalie bénigne et non d'un cancer.

Il est alors nécessaire d'effectuer des examens complémentaires qui permettent de définir la nature exacte de la lésion, s'il y en a une. En effet, dans un certain nombre de cas l'anomalie radiologique est simplement due à une superposition de glande mammaire ; c'est ce que l'on appelle "une image construite". Le plus souvent les images correspondent à des kystes ou à des fibromes, anomalies qui n'ont aucun caractère de gravité. D'autres anomalies vont demander une surveillance de quelques mois pour s'assurer de leur caractère bénin.
 



Faire une mammographie de dépistage est utile car le diagnostic précoce permet une prise en charge thérapeutique immédiate. Ainsi les chances de survie et de guérison sont nettement plus élevées.

L’amélioration des traitements ces dernières années concourt, comme le dépistage, à l’augmentation de la survie à 5 ans et des chances de guérison du cancer du sein, également à des stades plus avancés.

Actuellement, le taux de survie global du cancer du sein à cinq ans dépasse les 80%.
 



VRAI - Toutes les méthodes d'imagerie peuvent occasionnellement donner des résultats faussement positifs ou négatifs. Aucune méthode n'est infaillible.

Dans le cas de la mammographie, on estime la proportion de faux négatifs à 1 cas sur 700.

La mammographie, réalisée dans le cadre d'un programme de dépistage, est actuellement la méthode recommandée pour détecter précocement un cancer du sein chez les femmes dès 50 ans.

Afin de diminuer le risque d'erreur, les images sont examinées de manière indépendante par deux radiologues spécialement formés. En cas d'interprétation différente, les radiographies sont évaluées soit par plusieurs radiologues en commun dans le cadre d'une conférence de consensus, soit en faisant appel à un troisième radiologue.
 



FAUX - Le but de la mammographie de dépistage est justement de détecter de très petites tumeurs le plus tôt possible, avant qu'elles ne se manifestent par un symptôme.

La détection précoce d'un cancer augmente les chances de guérison. Cela permet, dans de nombreux cas, de mettre en place un traitement moins lourd et de préserver la qualité de vie des femmes.